DELHI – EXPRESS
La toute première fois en Inde, j’ai été entièrement absorbé par les verticalités,
ces empilements savants, précaires. Plus tard ce furent les horizontales qui
attirèrent mon attention, plus exactement les longitudinales, la manière de se
faufiler dans les flux qui varient de densité en permanence.
Les Indiens semblent avoir conscience de leur position dans l’espace et organisent
des compositions, des mouvements spontanés que ne renierait pas l’histoire de la
peinture. C’est comme s’ils vivaient en architecture, une architecture en perpétuelle
mutation, en respiration. Les effluves, les sons se meuvent comme les hommes,
les précédant et les rattrapant à la fois, volutes cacophoniques vibrantes de toutes
les époques, jasmin citadin et gas-oil exhumé des gouffres. L’Inde n’est pas à un
paradoxe près et invente sans le faire exprès : « la fluidité dans le chaos…et l’inverse ».
Les Indiens le disent : « Everything is possible in India ,… everything ! »
Je me suis attaché à montrer cette Inde urbaine, contemporaine en photographiant
dans la rue, en extérieur, à prendre le pouls des deux mégapoles. Je tente, avec ce
diptyque, de faire un document brut, sans idéalisation, sans folklorisme, sans misérabilisme .
Il suffit de se laisser emporter par le courant.
- "Which country Sir, which country ?". "Where are you from ?"
Comme si j'en savais quelque chose.
Je n’en ai pas fini, je ne m’en lasse pas, facile, je n’ai pas à survivre en Inde.
Alors j’ai continué à déambuler dans Delhi et à Bombay.
© Laurent Ouisse
La toute première fois en Inde, j’ai été entièrement absorbé par les verticalités,
ces empilements savants, précaires. Plus tard ce furent les horizontales qui
attirèrent mon attention, plus exactement les longitudinales, la manière de se
faufiler dans les flux qui varient de densité en permanence.
Les Indiens semblent avoir conscience de leur position dans l’espace et organisent
des compositions, des mouvements spontanés que ne renierait pas l’histoire de la
peinture. C’est comme s’ils vivaient en architecture, une architecture en perpétuelle
mutation, en respiration. Les effluves, les sons se meuvent comme les hommes,
les précédant et les rattrapant à la fois, volutes cacophoniques vibrantes de toutes
les époques, jasmin citadin et gas-oil exhumé des gouffres. L’Inde n’est pas à un
paradoxe près et invente sans le faire exprès : « la fluidité dans le chaos…et l’inverse ».
Les Indiens le disent : « Everything is possible in India ,… everything ! »
Je me suis attaché à montrer cette Inde urbaine, contemporaine en photographiant
dans la rue, en extérieur, à prendre le pouls des deux mégapoles. Je tente, avec ce
diptyque, de faire un document brut, sans idéalisation, sans folklorisme, sans misérabilisme .
Il suffit de se laisser emporter par le courant.
- "Which country Sir, which country ?". "Where are you from ?"
Comme si j'en savais quelque chose.
Je n’en ai pas fini, je ne m’en lasse pas, facile, je n’ai pas à survivre en Inde.
Alors j’ai continué à déambuler dans Delhi et à Bombay.
© Laurent Ouisse
